Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, Président de la République Islamique de Mauritanie, qui n’était pas du tout satisfait du rendement du gouvernement Mohamed Ould Bilal, l’a fait savoir ouvertement et vertement dans un discours retentissant face aux étudiants de l’ENAJM annonçant des changements
Le successeur de Mohamed Ould Abdel Aziz n’autoproclame pas «Président des pauvres», mais il veut davantage être très proche de ses concitoyens par le biais de son administration. Un vœu pieux qu’il a exprimé lors de la cérémonie de sortie d’une nouvelle promotion des étudiants de l’ENAJM (Ecole Nationale d’Administration, du Journalisme et de Magistrature). «Il est temps de mettre fin aux déséquilibres et dysfonctionnements dont souffre l’administration, mauritanienne. Le moment est désormais venu de mettre place une administration moderne et efficace pour un service public de proximité au service du citoyen,» égrène-t-il le chapelet des manquements de son administration tout en manifestant son regret : «Les services assurés par ces départements sont en deçà des attentes des citoyens, qui souffrent des coupures brutales et régulières de l’eau et de l’électricité».
Bilal fait sienne la préoccupation de Ghazouani
«Je vais former un gouvernement proche du citoyen, qui œuvrera pour matérialiser dans les faits les ambitions du Président de la République», déclare dans la foulée de sa reconduction au poste du Premier Ministre. Et il n’a pas mis du temps pour prendre langues avec les tout nouveaux ministres de la Républiques en exhortant ces derniers «à s’ouvrir sur les populations et à être proches d’elles».
Un second mandat en vue ?
A mi-mandat ou presque, le Président Ghazouani est incontestablement dans l’urgence de se rapprocher davantage de ses compatriotes, surtout les électeurs mauritaniens. Même s’il n’a pas toujours dévoilé ses intentions pour un second mandat au Palais Ocre. Et sa non candidature à la prochaine élection serait une surprise pour tous. Donc, c’est maintenant que sa présidentielle se prépare sachant qu’il ne pourra plus compter sur le soutien de Mohamed Ould Abdel Aziz, son «ami président» sortant et non candidat à sa propre succession.
Dans les jours et mois voire deux années à venir, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani se regardera dans le miroir du peuple pour savoir si son Premier Ministre et ses Ministres ont bien traduit dans les faits son message pour lui (r)ouvrir un boulevard venant au Palais présidentiel lors de la prochaine présidentielle mauritanienne.
Camara Mamady
